Hélène Vacaresco: Septembre
Hélène Vacaresco: Septembre
Que les premiers jours de Septembre
Sont doux et tièdes! l'on croirait,
Sous le soleil aux pâleurs d'ambre,
Voir éclore un printemps secret.
Nulle fleur encore n'est morte,
Les gais oiseaux sont toujours là,
Comme en Avril, la brise apporte
L'odeur fine du réséda.
L'ombre des feuilles danse et tremble
Sur l'herbe qu'elles vont couvrir;
La Nature veut, ce me semble,
Etre belle avant de mourir.
Et comme elle dans sa détresse,
Mon coeur triste sent le besoin
D'un grand renouveau de tendresse;
Pourquoi, chère âme, êtes-vous loin?
Que les premiers jours de Septembre
Seraient doux si vous étiez là,
Quand vers le ciel aux pâleurs d'ambre
Monte l'odeur du réséda!
Chants d'Aurore, 1886
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