Poetesses des mois

Poetesses des mois

Pluviose

Pluviôse

 

Le nuage s'éventre ainsi qu'un fruit trop mûr,
Mille ruisseaux boueux se traînent dans les rues,
Et la fange, coulant du toit, souille le mur.

Le sol est bossue de puantes verrues,
L'air vicié s'emplit d'exhalaisons d'égouts,
Ce fétide soupir des choses disparues,

Maintenant, carnaval d'horreurs & de dégoûts,
Fièvres et lâchetés vont à travers la ville
Des hôpitaux malsains aux cloaques jaloux,

Car Pluviôse règne et le dégel servile
A transformé pour lui le monde détrempé 
En bouge, en ambulance, en prison basse et vile,


L'ennui nouveau, le vieux souci, l'espoir trompé,
Le sentiment de sa puissance méconnue, 
Tout retombe sur l'homme incessamment frappé, 

Qui sent avec terreur que sa foi diminue.



16/12/2012
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