Poetesses des mois

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Brumaire

Brumaire


La sève descend aux racines,
La force abandonne les coeurs,
— Sur les vieilles tours en ruines,
Les geais poussent des cris moqueurs.

La force abandonne les coeurs,
Les bras tombent de lassitude. 
— Les geais poussent des cris moqueurs, 
Enhardis par leur solitude. 

Les bras tombent de lassitude,
Les lendemains viennent boiteux,
— Enhardis par leur solitude,
C'est l'heure des trafics honteux.

Les lendemains viennent boiteux
Après l'élan de la bataille.
— C'est l'heure des trafics honteux, 
L'on se trahit et l'on se raille.

Après l'élan de la bataille,
Sur les sinistres tumuli,
— L'on se trahit et l'on se raille 
Malheur aux vaincus de l'oubli!

Sur les sinistres tumuli
On met les tréteaux de la foire. 
— Malheur aux vaincus de l'oubli! 
Sombre est la nuit, lente est l'histoire.

On met les tréteaux delà foire,
Car les histrions sont vainqueurs.
— Sombre est la nuit, lente est l'histoire, 
La force abandonne les coeurs.

Car les histrions sont vainqueurs.
Quand Brumaire dort aux ravines,
La force abandonne les coeurs,
La sève descend aux racines.



16/12/2012
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